Les clubs de foot français sont-ils rentables ? Plus encore dans le contexte économique et sanitaire du moment, la question se pose en permanence pour tous les dirigeants du sport. Et pour le football d’autant plus, qu’il génère les plus gros revenus. Ici la réussite ne se mesure pas au plan comptable. Pas uniquement, même si les clubs répondent aux mêmes contraintes financières, que n’importe quelle entreprise. C’est d’abord le terrain et les résultats sportifs, qui tiennent les cordons de la bourse. Sans jeu de mot, en ce qui concerne l’Olympique Lyonnais.
Moins de la moitié des clubs positifs sur les 10 dernières saisons
A ceux qui fantasment sur la fonction de patron du football, voilà qui les fera peut-être déchanter. En France tout du moins, le ballon ne fait pas la fortune des propriétaires de clubs. Si certains sont riches, ils le doivent à autre chose que le sport, qui tient souvent de la passion. En témoigne le bilan comptable des clubs de l’élite, sur les 10 saisons écoulées. La moitié à peine a généré plus d’argent qu’elle n’en a perdu et les chiffres sont à nuancer pour certains clubs, sortis un temps de la zone du professionnalisme, comme le RC Strasbourg, jusqu’en 2016. Les éléments que nous donnons sont ceux de la DNCG, le gendarme du football professionnel pour les clubs de l’élite, en Ligue 1 et 2.
PSG le plus rentable, l’OM et le LOSC cumulent les plus gros déficits
Avec le PSG à la meilleure place, qui répond à la règle qu’investir massivement n’est pas coupable, quand les recettes répondent en retour. Déficitaire au début du projet de reprise, le fond souverain qui dirige le champion de France, a stabilisé les comptes et même produit deux dernières saisons bénéficiaires. Inversement, l’OM et le LOSC récemment repris en main, traîne l’un et l’autre des déficits conséquents au demi-milliards d’euros cumulés. Pour ces deux clubs ou celui des Girondins de Bordeaux pour un autre visé par une reprise récente, il y a urgence à (re)structurer les fonds, que l’actif joueur sur lequel s’est beaucoup reposé le foot français toutes ces années, va diminuer sous l’effet du monde tel qu’on le traverse. Pour un temps au moins, il ne devrait plus y avoir d’opérations records sur le marché des transferts, le robinet du trading ne va plus aussi bien fonctionner.
Plus d’un demi-milliard d’euros cumulés en 10 ans par la Ligue 1
Les vingt clubs de l’élite additionnent sur 10 ans, un déficit net d’impôt de 543 millions d’euros. soit l’équivalent de 27 millions par club. C’est autant que le FC Metz, indépendamment de sa saison 2012-13 passée en National. Pour deux bonnes performances à retenir, celle de Montpellier d’abord, qui a su capitaliser sur les deniers du titre gagné en Ligue 1, en 2012 et l’ASSE, seule en Ligue 1 à cumuler neuf saisons consécutives – série en cours – avec des comptes bénéficiaires.