100% des entreprises sont impactées. Sur quelques 220 membres, tous acteurs de l’économie du sport sur le territoire national, le chiffre dit tout de la crise sans précédent qui frappe notre monde. C’est l’une des questions posées par Sporsora, les 12 et 13 mars derniers à tous les adhérents, dès le début de l’alerte. 150 millions d’euros, c’est l’estimation de la perte du chiffre d’affaire cumulé.
« Les plus petites entreprises sont forcément les plus touchées », note Magali Tézenas du Montcel, Déléguée générale de l’organisation interprofessionnelle, pour le sport et son économie. « Nous avons dans notre secteur, que ce soient les agence ou les prestataires de l’économie du sport, énormément de TPE », qui souffrent des premiers effets du confinement, des reports et des annulations. Et s’inquiètent pour la suite, alors que personne ne sait vraiment ni comment ni quand, la situation va se débloquer.
Des TPE du sport qui souffrent depuis le début de la crise
« La première activité impactée est l’événementiel », souligne Magali Tézenas du Montcel, car tout s’annule, des grands événements sportifs, au rencontres plus confidentielles en B2B. Par effet de ricochet, les activités de conseils accusent elles aussi les effets du Coronavirus. Dans ce contexte inédit et anxiogène, l’entraide est primordiale. Chez Sporsora, c’est l’une des priorités du moment que de conseiller et de tenir informés les membres. Autant que mesurer les effets de la crise, pour rapporter ensuite les conclusions, jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat.
« Une cellule de crise a été mise en place par Bercy, le Ministère des sports a été rapidement intégré et nous, nous avons deux représentants dans notre secteur qui sont, la filière sport et le CoSMoS (syndicat professionnel des employeurs du sport, ndlr), qui ont participé à des discussions et ont fait remonter les problématique et les mesures à mettre en place. » Magali Tézenas du Montcel insiste : « Nous maintenons toujours ce contact pour que l’on parle du sport, car c’est souvent le secteur oublié. On y pense quand on a l’équipe de France championne du monde de foot, mais on a tendance à oublier que c’est un vrai secteur économique, avec 450 000 emplois. »
Certains sont menacés et plus le monde se plonge dans le sommeil, plus ils seront nombreux. Pour s’en sortir, au-delà des dispositions gouvernementales prises pour soutenir l’économie, il faudra de la part de nos dirigeants une forme de souplesse, en sortie de crise. Magali Tézenas du Montcel en prend pour exemple les hospitalités. « C’est une source de revenus importante pour les acteurs du sport quels qu’ils soient (annonceurs détenteurs de droits, agences, clubs sportifs…), et qui commençait à être dangereusement impactée par les conséquences de la loi Sapin II. Il faut faire attention sur un secteur avec un modèle économique qui n’est pas forcément robuste, quand vous avez des sources de revenus un peu menacées. En sortie de crise, il faudra peut-être être plus réétudier ces dispositifs là, à l’aune d’un secteur économique qui va ressortir particulièrement fragilisé par les événements. »
Le sport comme remède à la crise, un espoir pour l’avenir
Malgré l’urgence et la soudaineté de la situation, il est dans cette crise planétaire, des motifs d’espoir pour l’avenir. « On voit en ce moment une multiplication de systèmes D, pour que les gens fassent de l’activité physique chez eux. Le sport est notre remède à la crise, les gens se rendent compte qu’il faut qu’ils bougent. Sur la place du sport dans nos vie et notre équilibre psychologique ça montre que nous sommes tous concernés. » Et après la crise ? « Nous sommes en manque d’événements sportifs, à la télé ou dans les stades. J’imagine qu’il va y avoir une envie décuplée de retrouver ces moments de convivialité. C’est quand on ne les a pas, que l’on mesure à quel points les événements sportifs rythment notre vie et créént du lien social. Peut-être se rendra-t-on compte à quel point le sport est important dans nos vies. » A bon(s) entendeur(s)…