La maison ATP vascille de son socle et 2018 risque d’être un sérieux tournant dans les relations entre les joueurs et la grande instance du tennis masculin.
En coulisse du Tournoi du Grand Chelem d’Australie, vendredi dernier, Novak Djokovic a convoqué une réunion en tant que Président du Players Council de l’ATP. Toutes les personnes autres que des joueur ont été conviés à quitter la salle, et en présence de Rafael Nadal et Roger Federer, le Serbe a lancé une initiative forte : il veut la création d’un syndicat de tennis, pour tenter de renforcer l’influence des joueurs et augmenter les prize money des tournois.
Selon Djokovic, seulement 7% des revenus des Grands Chelem sont distribués pour les joueurs. Un chiffre qui est bien éloigné des autres sports. La NBA redistribue par exemple 35 % de ses revenus aux franchises, le Football environ 50% (selon l’endroit) et la Formule 1, 75%. Un tournoi comme Wimbledon revendique un chiffre d’affaire de 220 millions d’euros environ et offre 35 millions d’euros au total de prize money, dont 27 millions pour les simples hommes et femme compris. Les joueurs souhaitent dans un premier temps doubler la somme et ensuite atteindre 1/3 des revenus des tournois du Grand Chelem.
Sur le papier la création du syndicat est une rupture avec le système actuel qu’est l’ATP. Toutefois l’initiative n’a rien de révolutionnaire. Elle s’inscrit dans l’ère du temps.
L’héritage de la génération Federer- Nadal – Djokovic
Un premier coup a été donné la saison précédente avec l’organisation par l’agence de Roger Federer de la Laver Cup, en Septembre 2017. Cette compétition hors championnat, a sorti le principe de l’exhibition tennistique de son confort. Imposant des codes nouveaux. Mettant le joueur dans un esprit de transmission et cassant l’individualisme de la discipline. L’ambition de la Laver Cup est d’être le théâtre de la réunion des plus grands du tennis du moment et de l’innovation marketing.
En entamant la discussion sur l’augmentation du prize money, Djokovic est dans la même logique de transmission pour les générations à venir. Ce sera l’héritage de cette génération Federer – Nadal – Djokovic qui a dominé le tennis pendant près de 20 ans. Reste à savoir comment va réagir le cercle des dirigeants de l’ATP, plutôt conservateurs jusqu’à présent.