Les fêtes de fin d’année sont toujours un prétexte de repos pour The Mole. C’est le seul moment où rattraper le retard sur les séries TV est le prétexte principal à la solitude et la réflexion. D’ailleurs, The Leftovers est une excellente série parait-il. Nous verrons cela.
En fin d’année il fait 23 degré à Marrakech, à 17h30. La villa immaculée de blanc et beige de The Mole est un écrin lumineux dont les couleurs évoluent en fonction du temps, tandis que la lumière du soleil est encore assez forte l’après-midi pour que la piscine fonctionne encore à ce moment de l’année. L’ensemble est calme et propice à un retour aux sources.
Une tasse de thé à la main, The Mole observe le déclin du soleil à l’horizon. L’année 2015 a été riche en événements. Non pas simplement sportif, mais pour le business. La FIFA et l’UEFA se sont livrés une guerre politique autour du statut des agents et de la propriété tiers, forçant une redéfinition du métier et du modèle économique dans le football.
– Un nouveau monde va s’ouvrir, songea The Mole
Son agence Gray Ghost a perdu des clients sur le marché africain et doit se remettre à flot. La concurrence est forte et le duo Mendes – Doyen Sports sera encore plus puissant d’ici la fin de la décennie. Le portugais est arrivé à un stade ou il crée ses marchés à l’étranger, tandis que les seconds, malgré les scandales, vont évoluer en argentier du football. Un chevalier blanc…
En plein réflexion sur l’avenir de sa société, The Mole songea à son ami L’Épouvantail qui lui avait expliqué au détour de l’une de leur rencontre trimestrielle, un scénario de la dérive du système.
– A cause du fair-play financier l’objectif des clubs sera de pouvoir emprunter de l’argent sans que cela n’apparaisse dans les comptes, indiquait en prélude L’Épouvantail. L’opération impliquera trois acteurs : le club, une filiale offshore du club et un partenaire financier. Tous naturellement complice du montage.
– Dans un premier temps la filiale vend pour 1 million d’euros un joueur à son partenaire financier. La filiale, contrôlée par le club reçoit alors 1 million d’euros de la part du financier. Un contrat en bonne et due forme, sauf que le transfert n’a pas lieu. Seul son paiement est effectué. Le club (seul détenteur des droits) vend ensuite pour 1 million d’euros le joueur à sa filiale. Le club reçoit donc un million d’euros de cette dernière. Enfin le club achète à son partenaire financier pour un million cinquante mille euro le joueur et paie, en plusieurs fois. Le financier recevra, au terme du processus, un millions cinquante mille euros. Les cinquante milles sont des intérêts.
– C’est assez osé, estima The Mole. La ligne jaune est très proche pour tout le monde. Mais quel est le résultat de cette manœuvre ?
– Quel est le résultat ? s’amusa L’Épouvantail. L’opération équivaut pour le club à contracter un prêt d’un million de dollars auprès de son partenaire financier et le rembourser progressivement avec des intérêts, mais il y a une transaction commerciale furtive au bout, permettant au club de se surendetter sans éveiller les soupçons…
Le regard songeur, The Mole n’avait pas remarqué que le soleil n’était devenu qu’une lueur lointaine. Le ciel de Marrakech avait changé de couleur. Il était rouge nuit.
A suivre…
The Mole est un essai à la frontière de la fiction et de la réalité. Les personnages ou les lieux sont empruntés au réel, mais les situations de jeu relèvent de l’imaginaire et s’inspirent de l’actualité sportive, du moment. La vraie…
Plus d’infos et de chapitres précédents de The Mole, la série de Sportune