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C’était lundi soir, peu après 21 heures, sur le plateau de TF1. Nicolas Sarkozy est invité par la chaîne pour débattre avec des Français choisis par la rédaction, pendant près de deux heures. Devant 8,6 millions de téléspectateurs (chiffres Médiamétrie), alors que le débat sur les salaires des dirigeants de sociétés françaises bat son plein face au syndicaliste Pierre Le Ménahès, le Président de la République lâche cette réplique que le monde du sport business se prend en pleine figure : « Je suis choqué par les salaires mirobolants de certains footballeurs et de certains sportifs. »
Une révolte facile et passe-partout contre le sport-business, mais on ne débattra pas sur le fait que cette petite phrase ne soit rien de plus qu’une bonne vieille technique pour botter en touche alors que l’échange verbale portait sur les rémunérations des dirigeants du Cac 40… Concentrons-nous plutôt sur les conséquences de ce que Nicolas Sarkozy a tenté de faire passer pour une véritable rébellion morale. Le fait que le pouvoir dénonce aujourd’hui les salaires des sportifs avant même de parler de ceux des traders, cités quelques minutes plus tard, prouvent que le secteur du sport professionnel est dans la ligne de mire de l’Etat. Ses acteurs n’ont aucun cadeau à attendre du pouvoir.
Alors que les présidents des clubs de football et de rugby de haut niveau luttent pour repousser la suppression des avantages fiscaux du Dic (Droit à l’Image collectif), ce genre de remarque du Président de la République, confirme que leur combat est (très) mal parti… La Ligue 1 a rattrapé un peu de son retard sur les grands championnats européens d’un point de vue sportif ? L’écart risque de se creuser à nouveau. Car si l’on tient compte des propos de son chef de file, on peut se douter que l’Etat français sera peu enclin à aider les clubs dans cette compétition économique « révoltante ».
Pourtant, le sport business risque d’avoir besoin d’un gros coup de pouce ces prochaines années. La LFP vient d’annoncer que les comptes des clubs de football français ont basculé dans le rouge pour la première fois depuis trois ans en 2009. Ces mêmes résultats risquent de chuter encore plus fortement en 2010. Les dirigeants de l’Hexagone sont maintenant prévenus. Ils feraient mieux de ne pas trop compter sur Nicolas Sarkozy pour relever la situation. Car le Président de la République a décidé de prendre le sport de haut-niveau comme référence de l’injustice économique et sociale de notre société…
François Palissarde
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