Il faut une bonne dose de courage, pour s’opposer publiquement à sa nation et à son chef, quand celle-ci est sur le pied de guerre, dans le camp de l’envahisseur. Eux n’en manquent pas, à l’heure de prendre position contre la guerre en Ukraine, alors qu’ils ont la nationalité de l’assaillant russe. Ils et elles sont des sportifs professionnels, des personnalités rompues à la scène médiatique, mais jamais dans un registre aussi singulier et inédit.
#kiddontstopdreaming pic.twitter.com/veNwRIkKnx
— Daniil Medvedev (@DaniilMedwed) February 27, 2022
De plus en plus d’athlètes russes sortent de leur réserve
Parmi les premiers de cordées, le nouveau patron du tennis mondial, Daniil Medvedev. « Regarder les nouvelles de chez moi, se réveiller ici au Mexique, n’a pas été facile, a-t-il confié, en conférence de presse du tournoi d’Acapulco, quelques heures après le début de l’offensive russe. En tant que joueur de tennis, je veux promouvoir la paix dans le monde entier. Nous jouons dans tellement de pays différents, j’ai été dans tellement de pays en tant que junior et en tant que pro. Ce n’est tout simplement pas facile d’entendre toutes ces nouvelles… Je suis pour la paix », a indiqué le joueur de 26 ans, selon des propos rapportés par Le Parisien.
— Anastasia Pavlyuchenkova (@NastiaPav) February 28, 2022
Autour de Medvedev le monde du tennis russe se mobilise
Daniil Medvedev a renchéri plus tard, dans un message sur ses réseaux sociaux, autour de l’insouciance et de la confraternité des enfants, si loin des problématiques de la guerre. Le tennis russe, globalement, se mobilise. Comme Medvedev, Andrey Rublev y est allé de son message, inscrit aux yeux de tous, sur l’une des caméras qui couvrait le tournoi de Dubaï : « No war please » (pas de guerre s’il vous plaît), a-t-il sobrement écrit. Ce lundi, la trentenaire, Anastasia Pavlyuchenkova leur emboîte le pas. La numéro 13 à la WTA, s’est fendue d’un long message sur la toile, d’opposition aux opérations. « Les ambitions personnelles ou les motifs politiques ne justifient pas la violence », écrit-elle, en substance.
Le hockeyeur, Aleksandr Ovetchkine et le footballeur, Fedor Smolov réclament la paix
Ailleurs que le tennis, on relève l’opposition du hockeyeur, Aleksandr Ovetchkine. « Peu importe qui est en guerre, que ce soit la Russie, l’Ukraine ou d’autres pays, je pense que nous devons vivre en paix », s’est ému le capitaine des Capitals de Washington, en NHL. Beaucoup plus succinct mais pas moins clair, le message du footballeur du Dynamo Moscou, Fedor Smolov, sur Instagram : « Pas de guerre » est la légende de son post accompagné d’un fond tout noir.
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En revanche, tous les champions du pays de Poutine ne partagent pas la même vision du monde et de la paix. Ainsi Aleksander Povetkin, champion olympique aux Jeux d’Athènes en 2004, a-t-il pris fait et cause pour son pays, en reprenant la sémantique de son chef d’état, sur l’Ukraine « nazie » et la Russie qu’il prétend « vouloir défendre ».