La légende raconte qu’à une époque, Laurent Bourgnon coupait le manche des brosses à dents, pour gagner des grammes de légèreté à bord. C’est dire si le poids est une donnée qui compte et que chaque skipper s’efforce d’éliminer, en course. Pour les équipementiers de la voile, c’est une problématique majeure ; une autre étant de produire des vêtements qui associent le confort, l’étanchéité, la résistance au froid et qu’ils soient en même temps respirants.
« Protégé de l’extérieur, plus fort de l’intérieur »
Ces questions sont au centre du développement des produits chez la marque britannique Musto. C’est même dans son slogan : « Protégé de l’extérieur, plus fort de l’intérieur ». Son fondateur Keith Musto les a rendu prioritaires, après avoir échoué deuxième, aux JO de Tokyo. Partant du principe qu’habillé de vêtements amples et inadapté à la navigation, il aurait pu viser la médaille d’or, s’il avait été mieux équipé. Voilà comme la marque est née, et d’où lui vient ce souci de la technicité.
Repris par la populaire marque Helly Hansen il y a un an
C’était en 1964, cinquante cinq ans plus tard, la philosophie est restée la même : les professionnels de la voile d’abord. Le reste (c’est-à-dire la masse), ensuite. Progressivement, maintenant que Musto a basculé il y a un an, dans le giron de la plus populaire Helly Hansen. « Musto est très connu des pratiquants (de voile). L’objectif désormais, est de s’étendre sur un marché plus large. Nous avons une gamme qui est entre le pur technique et le casual », détaille le directeur marketing, Nick Houchin.
Samatha Davies, Jérémie Beyou ou Armel Le Cléac’h pour ambassadeurs
Encore peu connue du grand-public, Musto est par contre incontournable des skippers chevronnés. « Il y a du Musto sur à peu près tous les bateaux » de la Transat Jacques Vabre, nous disait à la vielle du départ, Nicolas Bérenger lui même ancien professionnel de la navigation, aujourd’hui responsable de la zone Europe du sud. Certains sont des ambassadeurs contractuels, comme Samantha Davies, Jérémie Beyou sur Charal ou le duo Banque Populaire, Armel Le Cléac’h et Clarisse Cremer. Ils ont un double rôle à joueur, de têtes d’affiche pour la promotion et de testeurs des produits en conditions les plus extrêmes.
Rien n’est superflu sur les produits siglés Musto
« Le feed-back des navigants nous permet de développer des choses pour le croisiériste lambda (…) Depuis deux ans, nous avons une personne chargée de recueillir les impressions de nos skippers. Nous sommes en train de plus s’appuyer sur leurs retours. » Un récit d’expérience(s) précieux et nécessaire pour répondre à toutes les contraintes. Car chez Musto, « tout à une raison d’être », rien n’est superflu. « Il n’y a pas une poche pour faire joli », comprendre que l’aspect pratique domine sur l’esthétique.
Des vêtements techniques forcément plus chers, mais d’abord plus résistants
Pour plus de performance sur la gamme de vêtements les plus techniques, Musto s’associe aux références, Gore-Tex pour l’imperméabilité et Primaloft, le thermique. Cela a naturellement un coût, plus élevé que la moyenne ; il faut compter près de 5 000 euros pour habiller un skipper de la tête aux pieds et couvrir sans risque, la Transat Jacques Vabre. La contrepartie est sur la longévité des produits ; « c’est un investissement dans la durabilité ». « On peut mettre autant d’argent que l’on veut pour développer le bateau, si le marin n’est pas bien équipé il ne performera pas ». Depuis cinquante ans, c’est le même credo chez Musto.