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« Le bazar à tous les étages » chez les Girondins de Bordeaux

22 juin 2020 à 15:38 par Thomas

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Girondins de Bordeaux

Il y a de l’eau dans le gaz entre la direction des girondins de Bordeaux et ses supporters. Samedi, une nouvelle forme de mobilisation est prévue.

Sur la toile, les soutiens du FCGB se mobilisent. Ces dernières heures circule sur les réseaux sociaux, le hashtag #NousLesGirondins où chacun témoigne à la fois de son amour pour le scapulaire et de sa mobilisation, face à la crise actuelle que traverse la direction, avec ses historiques supporters. A ce stade, ce n’est plus une question de « ressort rompu », entre le board des Girondins et les Ultramarines en tête du cortège des opposants, mais un « divorce consommé » et des actions menées par les seconds, pour pousser les premiers à se retirer.

Les supporters des Girondins attendus samedi devant la mairie

Nouvel acte prévu ce samedi 27 juin, place Pey Berland sur le parvis de l’Hôtel de ville. Les supporters se réuniront pour manifester, leurs doutes pour les uns, leur hostilités pour d’autres. Pour bien comprendre ce qu’il se passe aux Girondins de Bordeaux, depuis deux ans environ et la reprise du club après l’ère M6, nous nous sommes tournés vers Nicolas Pietrelli, fondateur et dirigeant de WebGirondins, premier média digital non officiel, sur l’actualité des Marines.

C’est quoi ce hashtag #NousLesGirondins, c’est parti d’où et quand ?

Nicolas Pietrelli : Cela vient des Ultramarines, c’est parti il y à 48 heures, environ. Ils ont appelé à un rassemblement à Bordeaux, le 27 juin place Pey Berland, afin que les supporters expriment leur attachement au club. On est pas ici sur « King Street out » (1), qui était fait pour exclure.

Dans un contexte de division, c’est important de rassembler ?

Nicolas Pietrelli : C’est la suite d’un historique de conflits, qui datent de l’année dernière. Cela rassemble tous les supporters des Girondins, qui s’opposent à la direction. Malgré tout ce qui a été fait – les leaks, les banderoles, des actions au Haillan -, cette direction est toujours là. On sait, même si ça n’est pas officiel, que le club est à vendre. Les pouvoirs publics se sont emparés de la question, toujours sous la pression des Ultramarines. Ce rassemblement est une étape de plus. Est-ce celle du désespoir ? Je ne sais pas. Mais place Pey Berland, c’est devant la mairie de Bordeaux, ça n’est pas anodin. Il y a le deuxième tour des municipales, le lendemain.

Qu’en disent justement les pouvoirs locaux ?

Nicolas Pietrelli : Il y avait quatre candidats, qui ne sont plus que trois maintenus, désormais : Nicolas Florian, Philippe Poutou et Pierre Hurmic. Tous ont montré leur soutien au mouvement et ont appelé à King Street à réagir. Le maire de Bordeaux a demandé une entrevue il y a deux mois, il ne l’a toujours pas eu. Ils ont très peu de pouvoir sur le club, mais ils ne le disent pas. Ils répondent qu’ils vont s’emparer du dossier, mais ils n’ont aucune emprise sur l’actionnaire.

Est-ce que ce sentiment de ras-le-bol est partagé par le plus grand nombre ?

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Nicolas Pietrelli : Nous leur avons posé la question, 90% de nos lecteurs sur WebGirondins sont contre ce qu’il se passe actuellement au club. C’est géré par un fond d’investissement américain, sans visage. Il n’y a que le PDG, qui est un employé du club, qui ne montre aucune attache locale avec les Girondins. Cette direction n’est que conflit. Ce que l’on peut considérer comme de la provocation, ce sont les communiqués publiés après les actions. Le club persiste et signe dans tout ce qu’il fait. Jamais il n’essaie d’apaiser les tensions avec les supporters. Aujourd’hui le divorce est consommé.

Comment en est-on arrivé là aussi vite ?

Nicolas Pietrelli : Parce que depuis qu’ils (King Street les propriétaires, ndlr) ont racheté le club, fin octobre 2018, il n’y a plus rien qui rappelle l’identité et l’esprit des Girondins. Avant, tu avais Jean-Louis Triaud, qui était parfois critiquable, mais tu avais avec lui cet attachement pour le territoire et le club. Eux (les actionnaires) sont arrivés et ont renouvelé le personnel. La direction n’a aucun ancrage local, avec Bordeaux ou sa région.

Quelle image tout cela renvoie-t-il du club ?

Nicolas Pietrelli : Elle est mauvaise. C’est un fond d’investissement qui dirige ce club, il est là pour faire de l’argent. Au départ il y a GACP, qui est venu avec King Street. Déjà c’était bancal. GACP le premier actionnaire devait gérer le club. Il est parti en décembre 2019. King Street, qui n’avait pas vocation à cela, s’est retrouvé actionnaire principal. Tout en maintenant la direction en place. Aujourd’hui, tu peux discuter des Girondins partout à Bordeaux et dans la région, les gens ne se reconnaissent plus dans ce club. Ça n’est pas arrivé comme ça, ce ne sont pas les Ultramarines qui ont fait ça. La principale responsable est la direction des Girondins. Elle donne l’impression de diriger le club comme une entreprise lambda, sans compter sur les supporters. Elle ne cherche qu’à développer la marque à l’internationale, sans se soucier des gens sur places. C’est le bazar à tous les étages, tu n’as pas de politique de sportive, plus de lien avec les supporters et les résultats financiers sont mauvais.

Que faut-il attendre de l’appel du 27 juin place Pey Berland ?

Nicolas Pietrelli : C’est le premier moment qui rassemble. Autant j’étais réservé sur d’autres actions, autant sur celle-ci, j’adhère. Et j’ai l’impression que cela mobilise beaucoup de monde, ce qui est rare à Bordeaux. D’anciens dirigeants ou joueurs se sont également exprimés (Gernot Rohr et d’autres). On va voir ce que cela donne, mais c’est déjà unique.

(1) Petit à petit le climat s’est dégradé entre la direction et certains supporters notamment ultras du club, jusqu’à se détériorer complètement, d’abord par des banderoles et des messages hostiles sur les réseaux sociaux, puis des révélations rendues publiques, de réunions confidentielles.


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