Même le très populaire quotidien sportif espagnol, Marca, s’est emparé de l’information sur son site web. Le Rodez Aveyron Football (plus communément appelé le Raf) qui joue en CFA, a fait parler de lui, ce week-end, parce qu’un certain Zinedine Zidane, lui même accompagné d’un autre ancien de l’équipe de France – Olivier Dacourt-, a fait son entrée au capital du club. Mais que diable viennent-ils faire là, le champion du Monde 98 et l’ex-joueur de l’Inter ?
Pour le savoir, nous avons posé la question à Gregory Ursule, ex-capitaine du Raf devenu manager général au sein du club tout en suivant une formation de management sportif. Et c’est là, sur les bancs du centre de droit et d’économie du sport de Limoges que Gregory Ursule a fait la connaissance de Zidane. l’Aveyron, Zizou connaît et y vient régulièrement rendre visite à ses beaux-parents originaires de la banlieue ruthénoise. Forcément, l’argument a pesé dans la décision finale mais si Zidane s’est engagé c’est avant tout, comme Olivier Dacourt d’ailleurs, par solidarité pour un projet qu’ils ont trouvé cohérent. Interview…
Vous avez présenté, vendredi, les 16 nouveaux actionnaires du Rodez Aveyron Football parmi lesquels figurent Zinedine Zidane et Olivier Dacourt. Depuis quand mûrissez-vous ce projet ?
Gregory Ursule : Cela fait un an, depuis que nous suivons la même formation, à Limoges. A raison de trois jours tous les mois, nous nous réunissons pour présenter aux autres les projets que l’on défend. J’ai discuté du mien avec Zinedine et Olivier en leur demandant de me dire ce qui leur plaisait et ce qui devait être changé. Session après session des affinités se sont créées, la solidarité est devenue plus forte et leur intérêt pour le projet s’est accentué.
Ce serait donc par solidarité qu’ils sont devenus actionnaires ?
Gregory Ursule : Par solidarité et amitié. Après un an passé ensemble, nous avons appris à bien nous connaître et nous apprécier. Comme pour Sylvain N’Diaye (ex-pro de l’OM et du Losc, lui aussi actionnaire du club, ndlr), cette présence de Zinedine Zidane et d’Olivier Dacourt est le fait d’une envie commune de participer à un même projet.
En plus de Zidane et Dacourt, le club a présenté plus d’une dizaine de nouveaux actionnaires. Est-ce aux deux premiers cités que l’on doit cet intérêt des partenaires ?
Gregory Ursule : Quand nous avons décidé d’ouvrir le capital du club, douze des seize actionnaires actuels du club ont répondu positivement. C’était bien avant que Zinedine et Olivier ne décident de nous rejoindre…
Cherchez-vous encore de nouveaux investisseurs ?
Gregory Ursule : Nous sommes en phase de terminer la prospection.
Zidane et Dacourt au Raf : « Un très beau coup de projecteur »
L’arrivée, dans le capital, de l’icône du football français, c’est quand même une énorme promotion pour votre club ?
Gregory Ursule : C’est effectivement un très beau coup de projecteur sur le club et la région. Mais cela ne va pas changer notre projet club qui reste dans la continuité de ce qui a déjà été fait.
Justement détaillez-nous un peu plus ce projet…
Gregory Ursule : On défend l’ambition d’inscrire le Raf dans son territoire. Qu’il reste la tête d’affiche du sport aveyronnais. Nous avons 600 licenciés au club avec des équipes jeunes qui évoluent au plus haut niveau national et une équipe féminine en première division. Le but est d’élever les infrastructures et l’administratif au même niveau que le sportif. Mais on veut avant tout péréniser l’existant, sans rien promettre de flamboyant.
Et sur le plan sportif, quels sont les objectifs pour l’équipe première ?
Gregory Ursule : Qu’elle soit dans les huit premiers du National à l’horizon 2016. Nous savons d’expérience qu’il est très difficile de se maintenir à ce niveau (le club a été relégué de national en 2011, ndlr) et qu’il faut de surcroît que les infrastructures soient à la hauteur.
« Depuis vendredi, les audiences du site officiel ont augmenté »
Depuis que l’entrée de Zidane au club a été officialisée, sentez-vous un intérêt soudain de la presse autour du Rodez Aveyron Football ?
Gregory Ursule : Forcément nous sommes plus sollicités. Des gens s’intéressent soudainement au club. On a gagné en affluence sur les réseaux sociaux (plus de 2000 fans Facebook), les audiences du site officiel ont elles aussi augmentées. Cela ne change toutefois rien à notre quotidien. Nous sommes dans le travail en toute humilité. Ce que l’on préfère retenir c’est que la participation de Zidane dans ce projet lui donne de la crédibilité.
Pouvez-vous espérer de Zidane et de Dacourt qu’ils participent à des opérations promotionnelles ou de communication, à destination du club ?
Gregory Ursule : On a déjà fait venir Olivier Dacourt qui m’avait promis de donner le coup d’envoi d’un match. C’était face à Albi, en début de saison, et nous avions perdu 3-1. Vendredi, nous avons officialisé l’arrivée de Zidane et Dacourt dans le capital du club. Et samedi nous avons joué Albi en coupe de France. Qui nous a dominé 3-1…