La Fifa a annoncé qu’elle versera 278,5 millions d’euros de primes aux équipes qui participent au Mondial de football 2010. Une hausse de 61% par rapport au Mondial 2006. Et dire qu’entre temps, une crise économique mondiale est passée par là. Mais Passons. Continuons ce déballage de chiffres… Le vainqueur recevra 19,8 millions d’euros et le finaliste 15,9 millions d’euros. Tout cela, Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fédération internationale, l’a annoncé avec un grand sourire, comme s’il venait de déclarer le montant de la cagnotte du prochain Euro-millions (sauf que seul une poignée de privilégiés pourra en profiter ce coup-ci…). Sa déclaration a été faite à Robben Island, là où a été détenu Nelson Mandela pendant 18 ans sous le régime de l’apartheid. Un site historique, devenu un lieu promotionnel pour débiter des montants pharaoniques qui ne font rêver que les émissaires de cette Fédération qui confondent la passion pour le ballon rond à celle du dollars. Chacune des 32 équipes qualifiées recevra un million de dollars (663.130 euros) pour couvrir ses frais de préparation, ajoute encore ce bon vieux Monsieur Valcke.
Et si, au moins, les joueurs pouvaient se satisfaire de tout cet argent. Mais le système est bien plus mesquin. « Pour les membres de l’équipe de France, les primes, même si elles paraissent énormes, ne valent pas beaucoup, explique Frédéric Bolotny, économiste du sport. Par rapport à ce que ces ces joueurs touchent déjà en club ou en contrat marketing, elles représentent une faible proportion de leurs revenus. »
Alors, questions : pourquoi offrir des primes aussi gigantesques pour le commun des mortels à des joueurs et à un staff qui, de toute façon, touchent déjà beaucoup plus à côté ? Quelle est utilité ? « Ces sommes ne joueront en tout cas par sur leur performance. La somme n’est pas assez importante proportionnellement à ce qu’ils touchent pour représenter un enjeu. Pour eux, l’enjeu est sportif et marketing. Le potentiel d’image qu’ils peuvent avoir en participant à la Coupe du monde, ça c’est un véritable coup de pouce. » Pour résumer, la Fifa (comme la Fédération française de football) donne beaucoup d’argent et ceci sans raison à des gens qui n’en ont pas besoin…
Le seul, finalement, qui pourrait considérer les primes de résultat comme un véritable enjeu, c’est le sélectionneur. Et donc, pour nous, Raymond Domenech : « La prime de qualification pour le Mondial 2010 qu’il a touchée de la part de la Fédération française, par exemple, correspond à deux ans de son salaire. » Si les Bleus sont champions du monde, autant dire qu’il pourra prendre sa retraite très tranquillement. Là, forcément, dans ce cas là, on réfléchit un peu plus à l’opportunité d’un résultat pour son portefeuille…
François Palissarde
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Pourquoi Raymond Domenech pense qu’il mérite sa prime après France-Irlande… un grand moment de littérature !