Ne dites surtout pas de Denis Balbir qu’il est un journaliste qui n’a de talent que ses « hurlements au micro des retransmission télévisées. » Cela coute cher, trop pour le magazine satirique, les Cahiers du Football qui vient de perdre, en appel, son procès contre le journaliste d’Orange Sport. Condamnée à verser 3000 euros (1500 euros de frais de justice plus 1500 de dédommagements), qu’elle ne peut assumer, la direction du « mensuel de foot et d’eau fraiche » a dit stop ; stop à la version papier depuis six ans dans les kiosques mais pas à l’édition internet qui va tenter de survivre à ce sabordage.
Pas les moyens de se pourvoir en cassation
Au delà des conséquences, brutales pour ce média jusque-là sans histoire, loué de surcroît pour la pertinence de ses propos, c’est le fond qui inquiète et soulève l’amertume chez de nombreux journalistes indignés, non par l’attitude de Denis Balbir (encore que), mais par la décision de la justice de rendre grâce à l’ancien de Canal et de France 2. Jugée une première fois la rédaction des Cahiers du Football – unie derrière son rédacteur Jean-Patrick Sacdefiel (en fait un journaliste fictif chargé de brosser le portrait des acteurs du football) – avait obtenu la relaxe en juillet 2008.
Mais l’acharnement de Balbir ne s’est pas limité à cette décision. Le journaliste a fait appel, les juges l’ont entendu en déclarant les Cahiers du Football coupables « d’injures publiques à l’encontre du plaignant ». Coupable d’avoir écrit noir sur blanc une réalité qui n’a sans doute échappé à personne. Quoi de plus normal pour un média à vocation satirique ? A moins que caricature ne rime (encore) avec censure ? Pour le savoir, il faudrait aux Cahiers du Football qu’ils se pourvoient en cassation. Ce que sa direction aimerait faire, si elle en avait les moyens où si un généreux mécène volait à son secours. A bon entendeur…
Cresus Tensile
Le lien pour aller plus loin :
Cahiers du foot, le magazine s’arrête à l’Orange