Alors que nous évoquions ce mercredi les prémices de la « gueguerre » que se livrent Canal+ et Al-Jazeera Sport, Charles Biétry vient d’en remettre une petite couche dans les colonnes de L’Equipe. Le vice-président des chaînes lancées par le groupe qatari affirme que son bord a beaucoup moins dépensé que Canal+ pour l’acquisition de droits de diffusion de matches, pour un contenu beaucoup plus diversifié et intéressant. Décryptage de ce conflit qui n’en est qu’à ses débuts…
Al Jazeera n’aurait déboursé « que 330M€ », contre 420M€ pour Canal+
« On nous présente comme un acteur irrationnel, mais on a dépensé 330 millions d’euros pour tous nos droits (L1, L2, Ligue des champions, Ligue Europa, Liga,… ndlr), alors que Canal + a payé 420 millions d’euros pour seulement deux matches de L1 », assure Bietry. Les chiffres ont parlé. Canal+ a certes gagné en qualité, la célèbre chaîne cryptée pourra choisir les deux plus belles affiches de Ligue 1 chaque semaine, ainsi que la meilleure de Ligue des champions par journée (soit 13 matches). Mais au niveau de la quantité, c’est beIN Sport qui rafle la mise, et ce, donc, pour beaucoup moins d’argent. Il convient de rappeler que, pour la période 2008/2012, Canal+ avait acquis la plupart des lots Ligue 1 pour 465 millions d’euros…
Canal+ chercherait-il à mettre des bâtons dans les roues de son nouveau concurrent?
Canal+ n’est pas content. Al-Jazeera débarque en France, s’approprie la plupart des droits détenus jusqu’alors par la Quatre et recrute huit journalistes de la chaîne cryptée. Du coup, des tensions sont bien présentes entre les deux géants. Et Bietry trouve que sa paroisse a beaucoup plus de raisons de se plaindre: « Canal+ a trouvé une clause de non-concurrence, en date de 2004, à l’époque de TPS, qui pourrait empêcher Christophe Josse (embauché par Canal+, en provenance de TPS, en 2004 justement, ndlr) de travailler pour nous pendant un an ».
BeIN Sport, rentable dans 4 ou 5 ans
« Il y a aussi une action contre un supposé débauchage de notre part, alors qu’on a pris seulement huit personnes de chez eux », explique Bietry. La guerre ne fait que commencer. Pendant ce temps-là, les premières tendances d’abonnements chez beIN Sport sont encourageantes – quant à la rentabilitié du projet des Qataris, « la société doit être à l’équilibre dans quatre ou cinq ans ».
Ecrit par @Marcelo6Martins