Il n’ose même pas le faire tant le rapprochement entre les deux histoires lui semble injustifié. Depuis quelques semaines, pourtant, Michel Estevan doit supporter comme le reste de son club, le poids d’une rumeur de corruption qui n’est pas sans rappeler la tristement célèbre affaire OM / VA. La rumeur en question, c’est celle qui frappe l’ACAA né de la fusion des villes d’Arles et d’Avignon, tout frais promu en championnat de France de Ligue 2.
Une lettre anonyme qui met le feu au poudre
A l’origine, il y a un match de National opposant les voisins Arles et Cassis conclu par la victoire des premiers et une lettre qui remontera, quelques semaines plus tard, sur le bureau de la Fédération française. Dans sa missive anonyme, l’auteur qui se présente comme un joueur de l’Entente Cassis-Carnoux, affirme que certains joueurs de son équipe ont été l’objet d’approches venant du club de Arles dans le but de « laisser filer le match ».
« Durant la semaine qui précédait la rencontre, des rumeurs circulaient comme quoi certains joueurs de mon équipe avaient fait l’objet de propositions financières émanant du club d’Arles pour laisser filer le match » écrit le mystérieux délateur. Et celui-ci de fustiger, « le comportement de certains de mes coéquipiers au cours de la rencontre, notamment la défense centrale (…) Mes partenaires n’ont pas eu, ou n’ont pas voulu avoir, leur rendement habituel. »
Michel Estevan : « C’est les faibles qui parlent »
Les accusations portées dans cette lettre ont trouvé un relai à la Fédération française de football qui a déposé plainte au parquet de Marseille. L’enquête suit toujours son cours depuis le début de l’été mais au club de Arles où l’on crie à l’innocence, on jure également que le mal est fait. « Tout ça c’est mal sain » nous a confié le coach de l’équipe, Michel Estevan. « Aujourd’hui on est la cible des médias qui s’appuient sur des interprétations. Je trouve cela mesquin » ne décolère pas le bouillant technicien du Sud.
S’il dit ne pas être « un homme à baisser (son) froc (sic) » pas plus qu’il « n’avale de couleuvres », Michel Estevan, se refuse toutefois de se substituer à ses dirigeants. « Le club va certainement répondre dans peu de temps. Nos dirigeants feront face à la justice. Il faut qu’on trouve l’auteur de ces menaces répugnantes… » « C’est les faibles qui parlent » dit encore le coach arlésien qui enrage d’autant qu’il a le sentiment qu’à travers ces accusations c’est le travail de toue sa saison qui est remis en cause.
« Notre saison ne s’arrête pas à ce seul match. Les gens ne mesurent pas tout le travail que l’on a fourni. Ils oublient peut-être nos onze victoires à l’extérieur. Les aurait-on toutes payées ? » Même en niant l’évidence, – « J’ose espérer que les gens ont mieux à faire que de court-circuiter le travail des autres » – le truculent Michel Estevan en vient toujours à la même conclusion : « Peut-être a-t-on gagné trop de matches ? Peut-être a-t-on empêché certains d’atteindre leurs objectifs ?… » Le coach de l’ACA ne le dira pas ouvertement. Mais ses pensées allaient surement à quelques kilomètres de là, à Cannes qui avait échoué derrière Arles, la saison dernière. Au pied du podium et de l’accession en Ligue 2.
Cresus Tensile