L’annonce, il y a quelques jours, de la hausse du chiffre d’affaire de la Formule 1 pour le 2ème trimestre 2019 (Avril à Juin), est un indicateur de bonne santé. Côté parrainage, il existe un paradoxe: celui de la valeur du sponsoring principal entre les équipes et la discipline. Il y a une presque quinze ans, une équipe de Formule 1 pouvait signer un partenaire pour 40 ou 50 millions d’euros, suivant un package éculé avec le temps. La banque néerlandaise, ING avait signé pour 60 millions d’euros par saison (primes comprises) avec Renault F1 Team. L’opérateur mobile Vodafone déboursait 50 millions d’euros par saison avec McLaren. En parallèle, le sponsoring de la discipline a augmenté, passant de 15 millions d’euros à 30, pour être présent sur les circuits du monde entier.
Le précédent UBS
En 2009, la banque UBS hésite. Deux projets sont sur la table. Deux projets de visibilités, mais totalement différents : une proposition de l’équipe suisse Sauber, afin d’être sponsor principal et l’autre de la Formule 1, pour être présent sur tous les circuits du calendrier, visible à la télévision, avec un accès au Paddock Club quasi illimité. La banque helvétique a choisi la visibilité sur les circuits du monde entier.
Le plafond des 30 millions d’euros difficile à dépasser pour les équipes…
La dernière édition du Business Book GP 2019 donne un aperçu des budgets sponsorings obtenus par les équipes de Formule 1. Mercedes AMG F1 est principalement sponsorisé par le pétrolier malaisien, Petronas, qui débourse en 2019 un total de 56 millions d’euros sur les monoplaces de Hamilton et Bottas. Chez Ferrari, c’est un duo Phillip Morris/ Shell qui cumule 227 millions d’euros. Dans les faits, le premier achète l’intégralité des espaces de la monoplaces de Maranello, qui revend ensuite à d’autres partenaires visibles sur la voiture. Red Bull Racing a signé un accord avec Aston Martin, d’une valeur minimale de 30 millions d’euros par saison. Renault a signé avec la marque Infiniti pour 30 millions d’euros par saison. Haas F1 Team avait signé un deal d’une hauteur de 12 millions d’euros, avec la sulfureuse boisson énergisante, Rich Energy. Tandis que McLaren Racing avait obtenu le concours du British American Tobacco à hauteur de 30 millions d’euros pour cette saison 2019. Coté Racing Point, l’opérateur de paris sportifs africain SportPesa a investi 10 millions d’euros pour devenir le sponsor principal de l’équipe anglo-canadienne. Enfin, Williams a signé (et récemment prolongé) avec la société de téléphonie mobile, Rokit pour 20 millions d’euros.
… Tandis que la Formule 1 en tant que compétition…
Toutefois ces sommes sont à comparer avec ce qui a été signé avec la Formule 1 pour être visible sur le bord des circuits à chaque course. Heineken débourse 45 millions d’euros, Rolex et Emirates 40 millions d’euros et Pirelli et DHL 30 millions d’euros. Aujourd’hui, à la manière de l’épisode UBS il y a une décennie, les équipes doivent, non plus rivaliser entre elles pour obtenir les faveurs d’un budget marketing, mais avec l’organisation qui les faits courir chaque année. Une situation qui peut sembler étonnante, mais finalement, les teams l’acceptent, car ils touchent une part du business de la discipline, soit environ 1 milliard d’euros par saison.