L’argent ne change pas pour s’adapter à la morale, c’est à la morale de s’adapter à l’argent. Voilà le nouvel adage qui règne en Allemagne depuis ce début d’année. Un tribunal national a estimé l’ancien président de la fédération allemande de football, Theo Zwanziger, sur ses propos envers le Qatar.
L’homme a comparé l’Etat du Qatar à une « tumeur cancéreuse du football mondial ». Le tribunal de Düsseldorf a estimé que la liberté d’expression était un droit en Allemagne. Zwanziger avait fait sa déclaration en juin 2015 à la station radio de Hesse en réaction aux scandales de l’attribution de la coupe du monde 2020 par le Qatar. L’association de Football du Qatar (QFA) avait déposé une poursuite en diffamation et dénigrement et exigé 100.000 euros de dommages et intérêts, plus une ordonnance du tribunal pour empêcher Zwanziger de faire de nouveaux commentaires similaires. Le début d’escalade. Une décision finale sera prise fin avril.
Le partenariat du Bayern Munich et de l’aéroport de Doha prête à discussions
La situation met mal à l’aise les dirigeants du football allemand. Alors que pendant des mois, Karl-Heinz Rummenigge, au nom du club munichois a critiqué le Qatar et le Paris Saint Germain dans sa gestion de l’argent et le contournement du fair-play financier, le Bayern Munch vient d’accepter de signer un contrat avec l’Aéroport de Doha, capital du Qatar. Un contrat en ligne directe avec le pouvoir de l’État pétrolier.
Cet accord a d’ailleurs fait réagir le parti Vert au Bundestag. La morale devant être désormais incluse dans le choix des commandites. Au point qu’une menace de loi a été agitée. Même le ministre des Affaires Étrangère, Franck Walter Steinmeier a indiqué que l’accord Bayern/Qatar était uniquement économique et non sous influence. Le Bayern se défend aussi de vouloir résister à la future puissance financière de la Premier League. Rien n’y fait.
Ce soutien du Qatar est craint et comparé à l’influence du groupe Volkswagen sur la Bundesliga. Le parallèle est pourtant malheureux car la volonté de l’un est bien différente de celle de l’autre. En bref, le message outre-Rhin est : nous aimons votre argent, mais nous ne vous voulons pas.
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