A l’occasion du match Evian TG – ASSE, pour la 10e journée de Ligue 1, ce samedi à 19 heures, le journal L’Equipe a réuni les deux joueurs les plus âgés de Ligue 1 pour un tête à tête, Laurent Battles côté stéphanois et Jérôme Leroy côté Evian. Tous les deux ont 36 ans. Tous les deux sont sur les terrains professionnels depuis plus de 15 ans et ont vu le football évoluer depuis tout ce temps. Pas forcément dans le bon sens si on en juge par leurs propos. « En France, avant, on osait pas parler argent (comprenez à la différence de l’Espagne et l’Angleterre), détaille Jérôme Leroy. C’était tabou. On nous a fait croire que les Français s’en foutaient (Sportune peut confirmer, les Français ne s’en foutent pas…). Or aujourd’hui, les gens vont au stade non pour juger la valeur intrinsèque d’un joueur, mais pour voir s’il mérite ce qu’il gagne. Vous achetez Pastore 42M€, les gens regardent: « Il les vaut ou il les vaut pas ? » Ca interpelle… »
Avant ASSE – Evian TG, Battles et Leroy parlent business
Oui, les Français s’intéressent à l’économie du football. Et spécialement ces dernières années, depuis l’explosion des salaires des joueurs et l’importance du sport dans les médias. L’un des grands bouleversement du 21e siècle, selon le joueur de l’ASSE Laurent Battles, qui estime que les journaux seraient capable de guider le choix des transferts, voire même des sélections en équipe de France. « Ce sont surtout les médias qui ont changé, détaille-t-il. Avant si tu devais être international, l’avis des entraineurs suffisait. Aujourd’hui, les médias ont pris une telle importance que certains choix, certains transferts sont guidés par ça. »
Battles et Leroy, les deux joueurs les plus âgés de Ligue 1 sont nostalgiques…
D’un ton nostalgique de cette époque où le statut pro était un privilège réservé à très peu de joueurs, Battles et Leroy estiment que l’arrêt Bosman a bouleversé la donne. L’important, aujourd’hui, ne serait plus forcément de se régaler en jouant au football. « Aujourd’hui, tu as un statut pro après 10 matches », regrette Jérôme Leroy. Il faut tout de même rappeler à l’intéressé qu’il n’est pas si vieux que cela et que sa signature en tant que professionnel date de 1995, soit l’année même de l’arrêt Bosman ! « Payer un joueur 15M€ à cette époque était inenvisageable, sauf pour Maradona, ajoute encore Laurent Battles. Maintenant, c’est banal, tu peux payer 15M€ pour un bon petit joueur comme pour un international. » Et aller jusqu’à 94 millions d’euros pour des stars comme Crictiano Ronaldo…
A découvrir: Notre Top 10 des salaires des footballeurs 2011-2012