D’un fonds d’investissement à un autre, le LOSC est passé, en décembre dernier, des mains d’Elliott Management, à celles de Merlyn Advisors. Un coup en apparence parfait, pour le second, qui est devenu moins de six mois plus tard, champion de France de Ligue 1. Sauf que les faits d’un monde économique fragilisé par la Covid et dans le foot hexagonal, la faillite du projet Mediapro, rappellent la fragilité du projet lillois, déficitaire ces dernières années.
« Le chemin du trading conduit tôt ou tard à la ruine »
Invité par Calcio Finanza à s’exprimer après ce succès, Alessandro Barnaba, le fondateur de Merlyn Advisors, donne la feuille de route à suivre, pour les années à venir. Déjà, il balaie d’un revers de manche, la stratégie précédemment choisie, axée sur le trading et la valorisation des joueurs. Cela, ayant pour conséquence de gonfler drastiquement, la masse salariale. « Le chemin du trading conduit tôt ou tard à la ruine », explique-t-il après avoir rappelé que le business du ballon rond est un « équilibre » à trouver, entre les revenus générés sur le terrain, ceux des droits de l’audiovisuel, de la billetterie et du sponsoring.
L’ambition de jouer l’Europe chaque saison avec le LOSC…
« Les succès sur et en dehors du terrain ne peuvent être séparés », insiste Alessandro Barnaba, qui ne manque pas d’égratigner, au passage, la précédente direction : « Sans notre intervention, le club n’aurait pas pu finir le championnat », assure-t-il. Cela pointe clairement l’ambition voulue par le propriétaire du LOSC, elle vise d’abord à équilibrer les comptes et après, générer de la valeur. Cela passe, selon Alessandro Barnaba, par les joutes européennes chaque saison. A minima, une Ligue Europa.
… Mais une feuille de route financière à respecter dans le futur
Néanmoins ce dernier tempère l’enthousiasme du moment, né de ce titre de champion de la Ligue 1. « Il est cependant évident qu’en France, à l’exception du PSG qui travaille sur d’autres données, aucune équipe n’est en mesure de disposer d’un budget suffisant pour accueillir de jeunes champions à l’expiration de leur contrat. » Et Barnaba de prévenir : « Il est donc malheureusement normal de voir de nombreux jeunes avec de grandes promesses partir à l’étranger, attirés par des salaires beaucoup plus élevés dans d’autres ligues européennes. » Le message est plutôt clair, il ne faut pas, ou plus, attendre de folies à Lille.
Des limites du trading à son importance pour demeurer compétitif
« Cela dit, poursuit le patron de Merlyn Advisors, notre objectif est de conserver le plus grand nombre de nos talents, de continuer à en chercher de nouveaux, de tirer le meilleur parti du marché des prêts, et d’avoir une équipe capable de rester compétitive au plus haut niveau en France et éventuellement en Europe. » Une autre façon de dire qu’il faudra jouer malin, à l’avenir, pour demeurer compétitif, sans mettre à mal le portefeuille du propriétaire.
Un commentaire
Merci Gérard Lopez
Vous nous avez fait rêver … et c’est réussi !
La stratégie nouvelle va-t-elle nous permettre de gagner de nouveau le championnat ou d’être dans les 3 premiers ? je l’espère mais j’en doute ! car le discours que je viens de lire est celui de tous les Présidents de L1.
Peut-être que dans qqs années , en espérant que vous ayez stabilisé les finances du club vous le revendrez avec profit à un groupe d’investisseurs disposant de la folie nécessaire pour jouer les premières places.
Le football d’élite, celui qui nous plait et qui nous distingue des autres, est fait d’ambition, de moyens financiers conséquents ou de trading de jeunes mais il ne peut se satisfaire uniquement d’une « bonne gestion » sauf à rentrer dans le rang et l’oubli.
La formation OK mais dans ce cas créons le plus grand centre de jeunes d’Europe et pas du Nord.
Votre discours ne me fait pas rêver.
Je supporte le LOSC depuis 50 ans . J’ai connu Henri Jooris, Grimonprez et le Stadium. J’ai fait partie des rares représentants d’entreprise présents qd il n’y avait qu’une seule table avec M Lecomte, M et Mme Halilhodzic et bien que je ne vis plus dans le Nord je suis resté un fidèle, un vrai.
Ne me décevez pas !
Ne nous décevez pas !