Ce jour-là, le 100 mètres était à l’honneur. Epreuve reine s’il en est, c’est elle qui décide de l’homme et de la femme, les plus rapides de la planète. Le sujet est sérieux et traité comme tel, par Frédéric Ferrer. Mais l’homme, tout à la fois auteur, acteur, metteur en scène et géographe, l’appréhende pendant 90 minutes – le temps d’une rencontre sportive – avec humour qu’il mêle à quantité d’éléments scientifiques et factuels. D’avant, aux origines du monde, jusqu’à nos contemporains.
Où l’on apprend, par exemple, que l’Australopithèque était aussi rapide qu’Usain Bolt, car dans le temps le sprint a disparu des pratiques naturelles chez l’humain. Aujourd’hui on marche, parfois on court, mais rarement on pousse la foulée les deux pieds décollés du sol, comme le faisaient nos ancêtre au quotidien, pour chasser. Quand Frédéric Ferrer vous l’explique, c’est instructif autant que jubilatoire.
La véritable histoire du sport reprise avec humour
Dans la salle, le public est conquis. Souvent de longue date, avant de partir dans ses digressions qu’il manie avec dextérité, le maître de cérémonie demande qui l’a déjà vu, à l’occasion de précédents spectacles. Ils étaient ce jour-là majoritaires. Ses représentations, Frédéric Ferrer ne les donne qu’une seule fois, sur une même thématique. Le sprint pour l’occasion, précédemment le disque puis le saut en hauteur, prochainement le handball, la natation, le fleuret et le sabre… La série porte le nom d’Olympicorama, elle s’inscrit dans le cadre des Jeux 2024, que Paris reçoit.
Frédéric Ferrer reprend sa série Olympicorama en ce mois de mars
A chaque nouvelle « conférence », Frédéric Ferrer invite des spécialistes en deuxième partie, pour parler avec lui et le public, de leur discipline. Pour évoquer le 100 mètre, il a convié rien de moins que la référence française Christine Arron, recordwoman en Europe depuis 1998, avec une course en 10″73. Elle, et Pierre-Jean Vazel entraîneur de plusieurs athlètes français. Naturellement, puisqu’il est ici sujet de sport, la « séance » une fois achevée se poursuit en troisième mi-temps, autour d’un verre (sans alcool), avec l’acteur et ses invités ouverts aux échanges.
La série Olympicorama est à voir salle Boris Vian, à la Grande Halle de la Villette à Paris. Le prochain volet, sur le hand, est encore lointain, programmé au 16 mars 2020. L’entrée est de 15 euros. Frédéric Ferrer a sinon d’autres sujets et spectacles à son répertoire, qu’il produits via sa compagnie, Vertical Détour, à la Maison des Metallos, dans le 11e arrondissement de la capitale.