A la vitesse grand V. Comme Vitality. La franchise de e-sport créée en 2013 progresse à un rythme remarquable, portée par un secteur du gaming au chiffre d’affaire record, estimé pour l’année dernière, à 120 milliards de dollars. Ce mardi, Team Vitality a annoncé avoir levé 14 millions d’euros du groupe Rewired.GG. En plus des 20 millions déjà avancé il y a deux ans, par le même fond d’investissement. Le lendemain, l’équipe à l’abeille pour logo inaugurait son « vaisseau amiral » – la V-Hive -, sur une surface de 1 000 mètres carrés et trois étages, en plein coeur de Paris.
Team Vitality a son propre « flagship » au coeur de la capitale
C’est autant un lieu de travail pour la centaine de collaborateurs (joueurs, coaches, managers, marketing, social media, commerciaux…), que de rencontres pour les fans et les gamers amateurs. A l’intérieur, on joue sur l’un des 37 postes disponibles, on se restaure, on « s’instagrame », on suit les tournois en streaming et on s’attarde à la boutique officielle, puisque Vitality est sous contrat avec l’équipementier adidas. La marque aux trois bandes est l’un des quatre sponsors premium sur le maillot des joueurs de l’équipe, avec Red Bull, Renault et Orange. Chacun apporte entre un demi-million et un million d’euros. D’autres vont arriver cet automne.
Une équipe e-sport structurée comme n’importe quelle autre
Team Vitality est structuré comme n’importe quelle autre équipe sportive professionnelle. Il génère des revenus de ses sponsors, du merchandising (8 000 maillots se sont vendus cette saison, plus d’autres produits dérivés), et des tournois. En attendant qu’arrivent les chaînes télévisées. Ce n’est qu’une question de temps. La répartition des recettes diffère selon les jeux et les formats des compétitions. En ligue fermée type League of Legends, tous les revenus (de la diffusion, du sponsoring, merchandising…) sont reversés à parts égales, entre chacune des équipes. En contrepartie d’un ticket d’entrée dans le cercles très convoité des franchisés, à 8 millions d’euros.
Le mercato existe aussi dans l’univers du gaming
Comme au football, il existe également un marché parallèle de trading de joueurs. « On a racheté deux joueurs la saison dernière à G2 (une équipe espagnole, ndlr), 450 000 euros. Et là un autre à G2, encore un autre joueur à 350 000 euros. Nous sommes aussi en passe de finaliser la cession d’un joueur pour un montant similaire », détaille Fabien Devide, l’un des deux fondateurs de la structure, avec Nicolas Maurer. « Au final, ça commence à devenir une vraie industrie, avec des plus-values qui ne sont pas négligeables. Et ça c’est tout nouveau et cela devient de plus en plus important, parce que les montants augmentent, et les demandes également. »
Un centre d’entraînement ouvert au Stade de France
D’où la nécessité pour la structure de porter les efforts sur le scouting de jeunes talents. Puis sur la formation. A cet effet, le Team Vitaty s’est doté du meilleur, il a depuis peu un centre d’entraînement, sis au stade de France. Avec la double ambition d’offrir aux joueurs sous contrat un cadre d’entraînement d’exception, et d’organiser des événements dans une arène d’un ou deux milliers de places, restant encore à configurer. A terme (d’ici à 2021 selon le prévisionnel) doit se développer une académie Vitality, où les gamers suivront le cursus performance, en plus des cours scolaires. L’éducation, la santé ou l’hygiène de vie sont au coeur des valeurs défendues, pour gommer l’image des ados nourris à la junkfood et aux écrans.
Une équipe en « hypercroissance » et 34 M€ levés en deux ans
« L’hypercroissance » du team vise à lui permettre de s’imposer comme une référence internationale. Il est déjà le numéro un Français, sur le podium en Europe et dans le top 10 mondial. Avec l’avantage d’une fanbase majoritairement nationale, qui justifie notamment, l’ouverture à partir du 13 novembre, du flaship parisien. « Là où les clubs de sport classiques cherchent à se digitaliser, nous à l’inverse voulons nous matérialiser », dit Fabien Devide. Vitality compte 1,8 millions de fans au global sur les réseaux sociaux, mais dix fois plus à l’ajout de toutes les communautés, des 45 joueurs sous contrat.